A pu la
Petit message à l'intention des initiés de ce blog : je n'ai plus le temps / la possibilité de continuer la rédaction du Sixième Continent. Peut être un jour ça reprendra de plus belle mais pour le moment ... repos cérébral.
Petit message à l'intention des initiés de ce blog : je n'ai plus le temps / la possibilité de continuer la rédaction du Sixième Continent. Peut être un jour ça reprendra de plus belle mais pour le moment ... repos cérébral.
Le silence est de rigueur aussi du coté de Mjoti. Preférant lui cacher ses origines plutôt que de faire face à la
réaction du jeune homme, Ornel préfère qu'il découvre la vérité seul.
Sa jeunesse est basée sur ce principe. Encadré au niveau de l'enseignement,
il a dû faire face seul pour apprendre la vie. Difficile de construire quelque
chose, de devenir quelqu'un quand on a ses capacités, quand tout le monde sait
qu'il est l'apprenti du plus grand sage.
Entre ses cours très théorique sur toutes les matières imaginables, sa
spécialisation dans l'Anilyte, la méditation et les signes qui
commence à percevoir, difficile pour Mjoti de bâtir sa
vie sociale. Pour l'insérer au mieux, le sage l'envoyait régulièrement dans la
cité proche. Le jeune homme s'y rendait pour les quelques achats nécessaires à
leur vie simple.
Vêtu de sa longue tunique blanche d'apprenti, il déambulait dans les rues
de la ville à la recherche des vivres ou objets que son père adoptif lui avait
demandé de rapporter. Les gens qu'ils croisaient ne se préoccupaient pas de sa
présence, il aurait voulu pouvoir les aborder, discuter, rire avec mais rien
n'y faisait, il ne pouvait sortir de son silence et prendre contact avec la
population.
Seule une silhouette retenait fréquemment son attention. Toujours au même
endroit, toujours le même étalage, c'était une jeune vendeuse de livres,
parchemins et divers documents. Il restait distant quelques minutes, pour
l'observer. Un grand sourire sur des lèvres rouges vif, des yeux vert se
cachant derrière de long cil, le teint clair, de magnifique cheveux bruns à
l'apparence soyeuse, Mjoti était chaque fois un peu plus sous
le charme.
Le fait qu'il avait fréquemment des achats à faire dans son commerce, il
pouvait l'approcher, lui parler, presque la toucher. Avec toujours plus de
plaisir à se rencontrer, ils faisaient connaissance, mais l'un trop peu sur de
lui, l'autre incertaine de ses choix, aucun ne pouvait regarder l'autre
directement dans les yeux et oser sonder l'âme de l'autre.
La discussion nerveuse tournait bien souvent autour de la littérature, des événements
extérieurs, sans trop se dévoiler de peur de décevoir l'autre.
De visite en visite, des semaines, des mois passent, ils apprenaient à
se connaître l'un l'autre. Et pourtant ils ne se parlaient toujours pas
ouvertement. De jeunes gens adolescents, ils passent petit à petit à
l'âge adulte. Depuis qu'il se rend dans ce magasin, Mjoti ne
savait d'elle que son prénom, Valine, et quelques détails
comme le fait que la boutique appartenait à son père, historien de renommée. De
son coté elle savait qu'il était l'apprenti d'Ornel mais
n'osait poser plus de question.
Mais ce jeune homme ne pouvait conserver ses pensées enfouies encore
longtemps. Arrivée à ses 21 ans, il est temps pour lui de sortir de ce silence,
et de parler ouvertement avec Valine. Il profite des achats en
ville pour lui rendre visite, comme d'habitude. En entrant dans le magasin, une
douce chaleur emplit son corps, comme s'il réagissait au fait de la voir,
toujours plus belle. Et plus il s'approchait d'elle, plus il sentait son coeur résonner,
l'appréhension de se dévoiler ?
Elle se retourne et lui sourit, elle est bien heureuse de le voir. Mais son
sourire se voile bien vite, et des yeux inquiets prennent place sur son visage.
"Mjoti ? Il se passe quelque chose ?
Tu vas bien ? Tu as l'air mal tu veux t'asseoir ?"
Il est vrai qu'il ne se sentait pas en grande forme, mais il ne pouvait pas
reculer pour une faiblesse passagère.
"Valine ... je ... on doit parler,
tu sais depuis que je t'ai vu ... enfin tu sais que ..."
Il ne pouvait plus décrocher plus de mot, la chaleur continuait de monter en
lui, ses membres commençaient à s'engourdir, des sueurs montantes, un visage de
plus en plus pâle, Valine va chercher une chaise et l'aide à s'asseoir.
Il essai de lever une main pour toucher son visage mais fini par s'évanouir. La
jeune femme sort en courant demandant de l'aide, guidée par la peur de perdre
un être cher.
Des expériences comme celle ci, Hyr est bien loin de s'en préoccuper. Bien plus basé sur le physique que le spirituel. Et ce n'est pas peu dire quand on regarde le sillage qu'il a laissé jusqu'à ses 21 ans. De l'enfant extraverti au jeune homme diplômé de l'école militaire, sa jeune vie est bien remplie.
Depuis son plus jeune âge, ses parents ont eu bien des difficultés à
canaliser toute cette énergie. Elève perturbateur à l'école, négligeant ses
aptitudes mentales, Hyr a toujours préféré l'amusement à la
monotonie des études.
A force de se moquer des limites imposées, plus aucun établissement ne voulait
de lui en leurs murs. Renvoi après renvoi, il se bornait à s'accrocher à sa
devise : "la folie de la jeunesse s'éteint avec l'âge, autant en profiter
chaque jour avec qu'elle ne disparaisse".
Son placement forcé en école militaire lui a fait quelque peu regretter son credo.
"Nous ne pouvons plus l'accueillir, nous sommes désolé, mais un élève qui se permet d'utiliser ses professeurs comme cible, qui se permet de séduire la fille du directeur, ou qui organise une rébellion contre une soit disant oppression du système n'a pas sa place parmi nous"
Après avoir brisé l'ultime chance qu'on lui offrait, les sommes versées par le Régent ont servi à financer ses études dans une école spécialisée. Très réticent pour s'y rendre, l'adaptation à la rigueur fut difficile. Mais à force de corvée ou refus de sortie, la fougue laissa place à la maturité. Si bien qu'il pris goût à ses études et décida de poursuivre dans cette voie. Officier, voici sa vocation, à la surprise de tout le monde
Hyr devenu raisonnable ? Un miracle de plus chez les Ashkarines. Enfin raisonnable reste un grand mot. Il n’a pas entièrement perdu son envie de profiter de chaque instant. Entouré d'une multitude de personne, il attire la curiosité des gens, et surtout celle des jeunes femmes, enchaînant les conquêtes sentimentales.
Il profite de son physique, de son charme, de sa sociabilité au désespoir de sa mère qui aimerait le voir enfin trouver celle avec qui il fera sa vie. Mais pour lui cette idée n’est que théorie. Une femme pour la vie ? Trop routinier.
Toujours jovial, plein de vie, promis à une carrière de grand officier, la
fierté ne pouvait être que présente dans le cœur de ses parents. Au bout de 21
ans ils n’ont pas oublié leur deuxième fils, mais la douleur a été atténuée
chaque jour un peu plus par l’amour qu’ils ont envers Hyr.
Ils n’ont qu’un regret, ne jamais lui avoir parlé de ce frère, préférant le silence plutôt que les questions et les reproches. Ce jeune homme ne sait pas que son double, son jumeau existe et empreinte un chemin bien différent du sien.
Le temps recommence à défiler sur le Sixième Continent
depuis cet évènement. La tempête a cessée depuis des mois mais la douleur est
encore présente dans le coeur de deux citoyens. Les parents de Mjoti
n'ont pas oublié leur fils perdu, malgré des sommes très confortables reçus de la
part Recteur, grâce à une requête du sage. Mais rien ne peut effacer ces
quelques images qu'ils ont de lui à sa naissance. Evidement il leur reste Hyr,
un enfant en pleine santé.
Il surprend ses parents chaque jour de par sa précocité. Il ne demande que sa
liberté, ne supportant pas l'enfermement du berceau, préférant la vaste étendue
que représente la cuisine. Regarder leur fils s'épanouir, grandir, sourire,
c'est le seul réconfort qu'on ses deux êtres à qui ont perdu une partie d'eux
même.
Mjoti quant à lui évolue en des lieux plus austères. La résidence d'Ornel
n'est pas propice aux jeux d'un enfant de son âge mais plutôt à l'enseignement et la culture. Partout où il pose ses yeux se trouve un objet étonnant. Pour
éveiller ses sens, le sage assouvit sa curiosité en lui expliquant l'utilité,
la fonction, le nom, l’histoire de chacun de ses artefacts, n’étant pas certain que
l’enfant comprenne. Mais peu importe, il doit
bien commencer son éducation.
Et pendant toute son enfance Mjoti a été imprégné dans la science, la physique, la littérature et toute forme de culture. Seulement personne ne répondait aux vraies questions qu’il se posait, comme ses origines. Des parents qui l’auraient abandonné ont vaguement été évoqués, avec une prise en charge par l’ancien qui avait besoin d’un jeune apprenti.
Le jour de son dixième anniversaire, une nouvelle perspective à été ajoutée à l’univers de ce jeune garçon : le spirituel. Le lieu choisi pour lui dévoiler certains secrets fut la grotte de glace où les quelques survivants de l’ancien continent ont vécu après leur débarquement.
« Jusqu’ici tu étais bien trop jeune pour comprendre ce genre de chose. Mais tu dois devenir un homme sage, et l’élévation spirituelle va t’y aider. Il faut que tu apprennes à communiquer avec les éléments, avec ton environnement, tu dois savoir analyser les signes que l’on t’envoit. Assied toi, et fixe l’extérieur de cette grotte, laisse toi imprégner par les esprits qui y résident. Tu dois sentir comme une certaine légèreté en toi»
Mjoti n’étant jamais rassasié de nouvelle expérience s’exécuta, sans grand résultat, au désespoir de l’Ornel. Il le poussa à continuer, se concentrer encore plus, se vider de toute pensée. L’enfant ne disait plus un mot, ses yeux se ferment, plus un geste de sa part, jusqu'à ce que ces yeux se rouvrent.
"C’est qui ce garçon ? On aurait dit que c’était moi mais je ne suis jamais allé dans ces lieux"
Un sourire de la part de l’ancien, qui l’invita à se relever.
"Il y a bien des choses qu’il te restent à apprendre mais ce sera tout pour aujourd’hui, rentrons"
Après de longue minutes de complicité entre les parents et les nouveaux-nés, le père se tourna vers Ornel, son air inquiet a nouveau affiché sur son visage. Sa question toujours sans réponse ne laissait rien présager de bon.
"Mjoti doit vous quitter"
Ces quelques mots suffirent à alourdir l’atmosphère de la demeure. Passant de l’euphorie à l’incompréhension, les yeux de chacun se tournèrent vers le sage. Seul Hyr et son frère continuaient de se fixer, comme intrigués l’un par l’autre, le début d’une complicité entre jumeaux.
"Je sais que ce que je vais vous dire vous semble improbable, mais cet enfant ne peut rester parmi vous. Il sera mien pour la continuité de notre civilisation. Vous n’êtes pas sans connaître mes aptitudes et il y a de cela 5 lunes, après une longue méditation, le pire des événements me fut révélé. Mjoti est la clé. Je me dois de prendre en charge sa vie naissante."
Le père se senti obligé de l’interrompre. Il se déplaça jusqu'à l’entrée de la maison, en indiquant à Ornel qui était prié de quitter les lieux. C’est alors que deux miliciens firent irruption comme pour ramener la réalité dans l’esprit de cet homme. On n’échappe pas à une décision de ce sage.
Il les regarda longuement, son corps transpirait la haine. Il ne voulait se l’avouer, mais un faux pas de sa part pourrait avoir des conséquences sur toute sa famille, ou du moins ce qu’on voulait lui laisser de famille. Pendant ce temps Ornel avait saisit Mjoti, enveloppé soigneusement pour qu’il résiste au froid extérieur.
Les sanglots envahirent la mère, incapable de faire le moindre mouvement de par son épuisement, Hyr poussait des cris comme s’il comprenait qu’on lui arrachait une partie de sa vie. Le père, face au sage, le regard humide, consumé par le feu de la rage, lui ordonna de reposer l’enfant.
« Vous comprendrez que c’est impossible, je suis conscient que je vous impose le pire châtiment. Vous m’en voyez profondément désolé mais c’est ainsi. Je me dois de sauvegarder nos secrets. Le second enfant de la tempête marquera l’histoire du peuple de son aura. Je ne peux le laisser sans protection entre ses murs. Je lui transmettrai mon savoir, quant a Hyr et vous-même, je vous assure un avenir confortable »
Un avenir marqué par la perte d’un fils, aucun dédommagement ne pourra effacer la blessure. Les miliciens saisirent le père et Ornel pu reprendre son chemin. Sorti de la maison, les hurlements, les pleurs, la détresse d’une famille derrière lui, il avançait dans la tempête, l’enfant serré contre son torse. Il disparu de la ville comme il y était entré, une ombre qui se voulait bienfaitrice.
Ce silence fut très vite rompu par la reprise de cris. On reconnaît l'intonation
d'une femme puis une voix directive se fît entendre. L'agitation reprenait dans
la maison. Une silhouette apparu derrière la porte qui s'ouvre, observant
longuement Ornel. Il s'agissait du propriétaire de lieux, invitant le sage à entrer avant de le questionner : "Que nous vaut l'honneur
de votre visite ?"
Aucune réponse avant quelques secondes, il pris d'abord le temps
d'observer l'intérieur. C'était une maison simple, quelques meubles, peu
d'objet de valeur, mais l'ensemble faisait ressentir une douceur de vivre.
L'entrée se faisait dans la cuisine, à droite porte ouverte laissait entrevoir
une salle de bain rustique, en face une pièce qualifiable de chambre. Amplement
fleurie, cet endroit vibrait au rythme des cris de cette femme.
Ornel s'y avança. "Je suis venu pour elle, ou plutôt
pour eux"
La surprise était lisible dans les yeux de l'homme.
"Eux ? Qui ça? Ma femme ?"
"Votre femme et vos deux enfants"
"Mais ... ma femme est entrain d'accoucher. Et un seul enfant est prévu.
Je n'ai aucun autre enfant. Mais ... que leur voulez vous ?"
Sa voix tremblait. Mais Ornel laissa encore filer un long silence ajoutant
de l'inquiétude dans le regard de cet homme.
Il fît encore quelques pas en direction de la femme donnant naissance à cet enfant que le
couple attendait depuis si longtemps. Un médecin, présent auprès d'elle, l'assistait pour faciliter l'accouchement déjà bien avancé.
Depuis de nombreuse minutes elle souffrait pour le plus bel événement d'une vie. Avec tout son
courage et sa force restante, elle poussait encore et encore, jusqu'a ce qu'on
puisse entendre ce cri. Non plus les siens, mais celui de ce fils
qui venait de voir le jour. Des larmes de bonheur dans les yeux des parents,
des cris de détresse pour l'enfant, mais aucune réaction de la part d'Ornel,
resté de marbre devant tant de bonheur.
Le médecin intervint : "Et bien vous allez être doublement heureux. Je
vous annonce que vous n'attendiez pas un mais deux enfants. Madame continuez
vos efforts. Un autre bébé ne demande qu’à voir le jour"
Les regards du père et du sage se croisent alors. De la surprise pour l'un,
de la satisfaction pour le second.
La femme puise dans ses dernières forces pour mettre au monde
ce deuxième enfant. Inquiet pour elle, son mari lui saisi la main, la regarde
fixement, comme pour lui transmettre son énergie, son amour qui lui
permettra de passer cette épreuve. Au bout de longues minutes, leur deuxième
fils pousse à son tour un cri, comme pour annoncer au monde de sa petite voix
qu'il est enfin sur cette Terre.
Le médecin pris les deux enfants, déposant l'un dans les bras d'un père ému,
le deuxième sur la poitrine d'une mère en pleurs. L'homme bafouilla quelques
mots, suivi de sa femme.
"Hyr ... tu te prénommera Hyr mon
fils ... la force"
"Et toi Mjoti, la sagesse"
Le vent ne faiblissait pas dehors, grondant de plus belle, la tempête n'était pas passée. Comme pour rappeler qu'elle avait déposé Ornel en ces lieux, et qu'il y était toujours présent sans que personne ne sache pourquoi.
C'est dans ce contexte qu'évoluent les Ashkarines, un univers de tranquilité. Une population forte d'une culture ancestrale, leur conférant une force supplémentaire à celle des Hommes, une force intérieure qui les guide face au destin.
Certaines traditions subsistent toujours depuis leur départ de leur terre d'origine, telles que la divination, le spiritisme et l'astrologie. Ancrés dans leur patrimoine, ces rites sont pratiqués par des anciens, des personnes connues de tout le peuple pour leur sagesse. Le plus respecté d'entre eux est Ornel.
Le personnage est sûrement le plus charismatique mais aussi le plus énigmatique des Ashkarines. Il vit reclus dans sa demeure à l'écart des villes de glace. Ses capacités sont hors du commun lui confèrent une certaine autorité, chacun se doit d'approuver ses dires. Jour après jour, rituels après rituels, Ornel a su apprendre à décrypter les événements, puis à les anticiper.
Un soir de tempête polaire, ce sage fît son apparition en ville de Kristin au nord du Sixième Continent. Prévenu par les passants, le Recteur en personne vint l'accueillir, lui proposant l'hospitalité dans sa demeure. Ornel déclina l'offre, l'affaire qui le conduisait ici était plus importante que le froid qui transperçait leurs os. Il savait où se rendre, et devait le faire au plus vite. Il se détourna de la foule et repris son chemin. Son allure frêle, mêlée à sa tunique ample vibrant au rythme des bourrasques, s'effaçait peu à peu pour ne devenir qu'une ombre dans les rues de la ville.
Il continua sa marche à travers les rues pour s'arrêter devant une demeure du quartier modeste. On pouvait voir s'échapper une lumière douce des diverses fenêtres, mais une certaine agitation semblait régner à l'intérieur, des cris, des pleurs, Ornel savait qu'il était arrivé à destination. Il s'avança et de son bâton frappa la porte en cristal. Le silence s'est installé immédiatement. Seul le vent continuait de rugir, messager de la nature, amenant le plus grand sage en ces lieux, avec une nouvelle qui briserait la tranquillité de la population.
Une communauté paisible évolue loin de nous, et nous n'en imaginons pas même l'existence. Et pourtant les Ashkarines peuplent l'Antarctique. Mais comment nous pouvons passer à coté d'eux ? Leurs villes sont littéralement immergées sous la glace, ou plutôt, leurs villes sont la glace. La technologie qu'ils maîtrisent permet une vie très agréable sur un sol qui nous parait hostile.
Elevage, chasse, pêche sous marine ... mais aussi industrie, énergie, commerce toute la pyramide des besoins est satisfaite : du plus primaire au plus élistique. La seule différence avec nous réside dans leur idéologie, leur façon d’appréhender la vie.
Les Ashkarines sont un peuple originaire d’Amérique du Sud. Il y a plusieurs décennies, alors que les guerres faisaient rage entre les tribus, alors les maladies décimaient les plus faibles, un événement poussa un chef de clan à prendre une décision. L'événement : l'arrivée du fléau appelé par la suite colonisation. La décision : la fuite. Acte lâche selon certain, décision respectable pour d'autre. Cette civilisation qui prospère désormais est la meilleure des réponses. La vie a été sauvegardée, et c'était le but recherché par ce chef. Mais ils ont perdu ce qu'ils avaient de plus cher, leur terre.
Les descendants, eux, n'ont plus cette honte. Ils ont à nouveau un territoire qui leur est propre. L'expérience des ancêtres a forgée le caractère des générations suivantes. Entre le respect de la nature et de l'être humain, le partage, l'entraide, et surtout l'humilité, toutes ses qualités font la richesse des Ashkarines.
Mais ce n'est pas la seule. Le hasard a fait qu'ils s'implantent dans une région où l'Anilyte est présente en abondance. Ce minerai provenant des puits d'extractions placés en divers points permet après un traitement de servir de combustible très efficace, procurant l'énergie nécessaire pour se développer. Des sources intarissables, une durée de vie illimitée, le confort leur est assuré pour l'éternité.
Une richesse ? Juste une ressource dont ils remercient les dieux chaque jour. Mais si ce secret tombait entre de mauvaises mains, comme celles des autres, ceux qui peuplent le restant de la planète. Les mêmes qui voudront savoir qui sont les Ashkarines, qui perceront leurs technologies et leurs mystères, par la force s'il le faut. Personne ne s'en préoccupe, ils sont protégés sous cette étendue de glace, quasi inexplorée des autres.
Le Sixième Continent
Bien
souvent il faut savoir tirer un trait sur ce qu'on a de plus cher, oublier ce
qu'on croyait acquis. Le Sixième Continent est hanté par cette vérité. Ses
habitants ne doutent plus du fait que malgré l'aisance et l'euphorie, une civilisation
peut à tout moment basculer et se retrouver au bord de l'anéantissement.
De
l'apogée à la déchéance, il n'y a souvent qu'un pas, franchi par cette
communauté ancestrale d'Amérique Du Sud. Forcée à la fuite, la poignée de
survivants s'établie en Antarctique, le désert glacé. Ce territoire que tout le
monde croit vierge et inhabité se révèle débordant de vie.
L'Homme
n'est il pas l'être vivant qui à la meilleure faculté d'adaptation à son
environnement ? Les descendants des exilés pourront parfaitement nous le
prouver. Ayant retrouvé un semblant de paix et d'harmonie, leur style de vie
complètement différent du notre leur permet de survivre dans les conditions
extrêmes imposées par la Nature
Le
développement de leurs propres technologies, leurs propres moeurs, leurs
propres idéologies fait qu'ils sont bien différents de nous, et c'est pourquoi
ils vivent reclus dans leurs villes enfouies, oubliées de tous, évitant
que les drames passés ne ressurgissent des décennies plus tard.
Mais les
événements font disparaître l'illusion. Leur secret est menacé. S'ils sont
découvert, que deviendront ils ? Obligé de fuir à nouveau ? Hyr et MjoTi,
partiront en quête de la solution, ultime recours de leurs concitoyens, la
force de ces deux jeunes hommes devra déjouer les pièges du destin.
Au fil des rencontres un
groupe se forme, pour laisser naître ce qui fera qu'un Homme restera toujours
un Homme : les sentiments. De l'amour à la haine, de l'amitié à la déception,
ils ne sont pas si différents de nous. Et pourtant ...