Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Sixième Continent
23 août 2006

Insertion sociale

Le silence est de rigueur aussi du coté de Mjoti. Preférant lui cacher ses origines plutôt que de faire face à la réaction du jeune homme, Ornel préfère qu'il découvre la vérité seul.

Sa jeunesse est basée sur ce principe. Encadré au niveau de l'enseignement, il a dû faire face seul pour apprendre la vie. Difficile de construire quelque chose, de devenir quelqu'un quand on a ses capacités, quand tout le monde sait qu'il est l'apprenti du plus grand sage.

Entre ses cours très théorique sur toutes les matières imaginables, sa spécialisation dans l'Anilyte, la méditation et les signes qui commence à  percevoir, difficile pour Mjoti de bâtir sa vie sociale. Pour l'insérer au mieux, le sage l'envoyait régulièrement dans la cité proche. Le jeune homme s'y rendait pour les quelques achats nécessaires à leur vie simple.

Vêtu de sa longue tunique blanche d'apprenti, il déambulait dans les rues de la ville à la recherche des vivres ou objets que son père adoptif lui avait demandé de rapporter. Les gens qu'ils croisaient ne se préoccupaient pas de sa présence, il aurait voulu pouvoir les aborder, discuter, rire avec mais rien n'y faisait, il ne pouvait sortir de son silence et prendre contact avec la population.

Seule une silhouette retenait fréquemment son attention. Toujours au même endroit, toujours le même étalage, c'était une jeune vendeuse de livres, parchemins et divers documents. Il restait distant quelques minutes, pour l'observer. Un grand sourire sur des lèvres rouges vif, des yeux  vert se cachant derrière de long cil, le teint clair, de magnifique cheveux bruns à l'apparence soyeuse, Mjoti était chaque fois un peu plus sous le charme.

Le fait qu'il avait fréquemment des achats à faire dans son commerce, il pouvait l'approcher, lui parler, presque la toucher. Avec toujours plus de plaisir à se rencontrer, ils faisaient connaissance, mais l'un trop peu sur de lui, l'autre incertaine de ses choix, aucun ne pouvait regarder l'autre directement dans les yeux et oser sonder l'âme de l'autre.
La discussion nerveuse tournait bien souvent autour de la littérature, des événements extérieurs, sans trop se dévoiler de peur de décevoir l'autre.

De visite en visite,  des semaines, des mois passent, ils apprenaient à se connaître l'un l'autre. Et pourtant ils ne se parlaient toujours pas ouvertement. De jeunes gens adolescents, ils passent petit à petit à l'âge adulte. Depuis qu'il se rend dans ce magasin, Mjoti ne savait d'elle que son prénom, Valine, et quelques détails comme le fait que la boutique appartenait à son père, historien de renommée. De son coté elle savait qu'il était l'apprenti d'Ornel mais n'osait poser plus de question.

Mais ce jeune homme ne pouvait conserver ses pensées enfouies encore longtemps. Arrivée à ses 21 ans, il est temps pour lui de sortir de ce silence, et de parler ouvertement avec Valine. Il profite des achats en ville pour lui rendre visite, comme d'habitude. En entrant dans le magasin, une douce chaleur emplit son corps, comme s'il réagissait au fait de la voir, toujours plus belle. Et plus il s'approchait d'elle, plus il sentait son coeur résonner, l'appréhension de se dévoiler ?

Elle se retourne et lui sourit, elle est bien heureuse de le voir. Mais son sourire se voile bien vite, et des yeux inquiets prennent place sur son visage.

"Mjoti ? Il se passe quelque chose ? Tu vas bien ? Tu as l'air mal tu veux t'asseoir ?"

Il est vrai qu'il ne se sentait pas en grande forme, mais il ne pouvait pas reculer pour une faiblesse passagère.

"Valine ... je ... on doit parler, tu sais depuis que je t'ai vu ... enfin tu sais que ..."

Il ne pouvait plus décrocher plus de mot, la chaleur continuait de monter en lui, ses membres commençaient à s'engourdir, des sueurs montantes, un visage de plus en plus pâle, Valine va chercher une chaise et l'aide à s'asseoir. Il essai de lever une main pour toucher son visage mais fini par s'évanouir. La jeune femme sort en courant demandant de l'aide, guidée par la peur de perdre un être cher.

Publicité
Publicité
Commentaires
L
Râââââh J'aime Pas Les Pub ='( Ca coupe toujours au bons moments!<br /> <br /> Que va t'il lui dire!? Lui déclarera t'il sa flamme!? Va t'il l'emmener au Cinéma!? ( >_< Je m'égare!)<br /> <br /> La suiteuuuuuuuuuhh! (Nan Nan j'te presse pas Nyo =D J'attends patiemment, j'me tais alors! =) )
R
Ah cette sensation unique que l'on a tous eu un jour dans notre vie ... C'est beau et encore une fois très bien écrit.<br /> <br /> Bonne continuation, une chose est sûre je suis pas prête de ne pas lire la suite :p! (trop impatiente ;))
Le Sixième Continent
  • Bien souvent il faut savoir tirer un trait sur ce qu'on a de plus cher, oublier ce qu'on croyait acquis. Le Sixième Continent est hanté par cette vérité. Les tourments du passé ressurgissent mais la volonté de certains peut tout faire basculer.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité